« Et ce que j’aime à penser, aujourd’hui, c’est que nous ne sommes pas tellement différents de ça. Des pierres. Ce que je veux dire, c’est que si un minéral est capable de se transformer en un autre minéral, tout en gardant sa forme originelle, on doit bien être capable, nous autres, d’être nous-mêmes et quelqu’un d’autre à la fois. Sous l’action de la mort d’un proche, être un tout petit peu plus vivants. »
Au prétexte et à l’invitation du Musée des Confluences, Bérengère Cournut choisit un objet minéral, l’azurite, et nous écrit d’une façon inédite : en lui écrivant, à lui, cet ami, ce visage perdu récemment, lui qui se servait des pierres pour soigner et choyer ceux qui l’entouraient. « Et porter ce message aux enfants : bien qu’en toute chose, tout élan, toute entreprise, il existe un risque de pétrification et d’engloutissement – celui-là même que tu as encouru et auquel tu as succombé – il ne faut renoncer à rien et continuer de s’accrocher, de se lier à toutes les formes du vivant. Pour nous et pour la suite du monde, pas d’autres choix que celui de renouer avec la joie. »
Un court texte qui émeut, ancre et régénère.