« Les parents sont des mégalithes dans notre champ de vision. On passe sa jeunesse à tenter de voir le paysage qu’ils nous cachent, et puis, un jour, ils sont devenus de toutes petites pierres, des cailloux. Là seulement on peut les prendre dans la main, toucher leur texture et leurs failles. Regretter de ne pas l’avoir fait plus tôt, quand ils étaient immenses, quand tout était encore devant eux. »
Difficile de mettre des mots sur ce texte d’Hélène Gaudy, tant chacun des siens force une admiration calme et stupéfaite. À travers l’atelier de son père, et les objets de tous genres qui y tiennent les uns sur les autres par un équilibre miraculeux, Hélène Gaudy se met en quête de son père, qu’elle rencontre régulièrement pourtant, mais dont, sans recul, elle ne perçoit qu’une partie. Et puis le sujet s’étend, et elle ne l’avait pas prévu, il y est question de ce qui fonda son père, de ce qui le précéda, et de ce qu’elle, sa fille, transporte et transmettra. Sublime.