L’arrière-grand-mère de l’autrice était schizophrène, c’est un donné qu’on ne discute pas et les femmes, dans la famille, ont bien raison de se méfier de l’hérédité. Terrassée par la peur d’à son tour perdre la raison, l’autrice se lance dans une longue et minutieuse recherche pour comprendre comment ce mal a frappé son aïeule. Se tisse alors, gigantesque, la toile des silences d’une famille, des heures sombres de la médecine, des récits (intimes ou sociaux) qui collent à la peau et, puisqu’où qu’on fouille il en est toujours question, de la maltraitance des femmes.
C’est bouleversant.
« Pour cela je suis obligée de vous demander de me considérer comme je suis : comme une personne qui a besoin de beaucoup d’air physiquement et moralement ; je ne peux pas vivre en vase clos. »