En plein génocide contre les Tutsi au Rwanda, Beata Umubyeyi Mairesse et sa mère sont évacuées par un convoi humanitaire qui les transporte, avec une centaine d’autres enfants, jusqu’à la frontière. Plus tard, arrivée en France, l’autrice se met en quête des photos du convoi prises ce jour-là par les journalistes. En plus d’être le témoignage bouleversant d’une survivante, ce récit ouvre un questionnement décisif : qui a raconté ce génocide ? Quels contresens entourent son iconographie ? Les photos prises par les journalistes occidentaux : à qui appartiennent-elles et comment sont-elles utilisées ? N’est-il par grand temps, pour les Tutsi, de récupérer le droit à ce qu’on les écoute raconter eux-mêmes leur histoire ?
« J’ai pris conscience de la façon dont on raconte une histoire comme la nôtre dans un monde inégalitaire, entre des protagonistes sans voix – parce que Africains ? – et des photographes porteurs de toute la puissance de l’Occident. »