Le cimentier Lafarge, fleuron de l’industrie française, est mis en cause devant les tribunaux pour avoir, dans la Syrie en guerre, maintenu coûte que coûte l’activité de son usine de Jalabiya jusqu’en septembre 2014, versant des millions de dollars à des groupes djihadistes, dont Daech, en taxes, droits de passage et rançons, exposant ses salariés syriens à la menace terroriste après avoir mis à l’abri le personnel expatrié.
Bon sang, voilà une enquête qu’on n’oubliera pas de sitôt. Justine Augier confirme son talent en nous entraînant dans les coulisses du cimentier Laforge en Syrie. Tout est révoltant dans cette histoire, mais on finit par découvrir un peu de lumière au milieu des ténèbres.
« Aux Etats-Unis, Lafarge a reconnu avoir financé Daech et le Front al-Nosra en 2013 et 2014 et les représentants de la personne morale disposent d’un mois pour payer l’amende, un mois pour passer un ordre de virement de sept cent soixante-dix-huit millions de dollards. »