Si on attend les livres d’Hélène Giannecchini avec une patience attentive, c’est qu’on sait déjà qu’on s’en trouvera augmentés, de perspectives neuves et d’émotions galvanisantes, parce que tout est pesé, et intelligent, dans l’écriture d’Hélène Giannecchini. Mais tout est beau aussi, d’une beauté libre et complexe.
Dans celui-ci, Hélène propose d’autres façons de faire lien, « famille », à travers des trajectoires de personnes qui, comme elle et c’est ainsi qu’elle l’écrit, « dévient ». Elle donne aussi à l’amitié le statut qu’elle devrait avoir, essentiel et éminemment politique. L’image est toujours au départ de ses réflexions et ce livre n’en fait pas exception. Il est traversé de photographies inédites provenant d’archives queer, et on en sort avec, nous aussi, l’envie d’inventer des péripéties d’inconnus rencontrés dans des albums abandonnés.